mardi 23 décembre 2008

Chantier


la nuit s'est déployée sur la ville dépareillée
quelques frissons montent dans l'échine quand des phares rencontrent son regard fixe et distancié
la nuit sera longue car non-dormie, trop occupé à remuer des ambiances sensationnelles et fictives dans sa tête. c'est le printemps rêvé, malheureux d'il seul à parcourir des rues chaudes rouges et jaunes et qui sentent bon après le repas. plutôt que de tomber des nues, il arpente ses semelles chauffées par le bitume. le regard toujours fixe, important, ne balaie pas l'espace humain ni même stellaire. c'est un non-moment de la vie, des ellipses desquelles surgissent les plus belles choses, se dit-il pour se réconforter. il aimerait mieux le, ici. l'avancée de son corps est une trace dans la poussière fine en suspension de la ville devenue latine.
le truc, c'est qu'il se sent chinois dans un film de wong-kar-waï, quand tombe une pluie chaude, et qu'il fait trop beau pour être vrai et pourtant... il déploie des efforts inconsidérés pour rester dans un chemin inexistant, l'errance est sans nul doute une chose difficile. des rires et de la musique balance ses pas contre son envie d'autre chose; l'envie est destructrice. il pense aux plus beaux récits poétiques, avec une boule dans la gorge, toujours l'envie. peut être qui la quitte. l'accomplir même indumment est partiel. d'ailleurs, tout est partiel. aussi mes étoiles.
dans la tiède chaleur du printemps-mirage, il pense à la teinte des bétons au soleil.

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